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OFF - Projet documentaire



L'affichage des artistes du festival OFF d’Avignon, m’a toujours profondément impressionnée ! La métamorphose de notre ville est à peine perceptible à l’oeil nu, car tout s’accélère d’un coup… En deux heures c’est fini ! Des milliers de corps, à peine arrivés de la veille, sont à l’ouvrage et colonisent la ville ; plus d'espace libre en un rien de temps !

Saturés d’images, nos regards se perdent dans ce tourbillon de couleurs et d’infos.


J’avais déjà filmé les afficheurs pour mon premier film, Sous le pont d’Avignon (2013). À ce moment-là je voulais simplement filmer ce point de basculement où les habitants et les présences quotidiennes de la ville disparaissaient derrière la marée soudaine des artistes.


Et puis il y a quelques années, je me suis retrouvée moi-même poseuse d’affiches avec mes compagnons de scène pour une performance autour de Roland Barthes. Quel choc ! La tension entre les compagnies, le décalage des moyens, la chaleur, la pression du timing ! On essaie d’aller vite mais tout nous échappe et on se sent piteux de ramener à la maison des centaines d’affiches non posées. Malgré toute la distance émotionnelle et intellectuelle qu’on essaie de mettre, on est comme pris au piège par cette course effrénée pour la visibilité.


Une peur presque archaïque de ne pas pouvoir exister et donc de mourir.


Je vois toutes ces affiches comme autant de « publications » sur Facebook, Twiter, instagram comme autant de cris qu’on entend partout et que l’on ressent tout au fond de nous : j’existe, j’existe, regardez-moi, j’existe !


En mai 2016, j’ai entendu dire que l’affichage allait être interdit ou extrêmement réglementé dès 2017 par la municipalité d’Avignon. C’était le moment où jamais de commencer à tenter de filmer ce phénomène qui pour moi est une allégorie de la grande compétition sociale !


J’ai organisé, dans l’urgence, une première cession de repérage l’année dernière en 2016 avec cinq binômes bénévoles cadreurs/ingénieurs du son, répartis dans la ville et j'ai recommencé cet été mais seule cette fois, rue des lices, espace clef de l'affichage festivalier.


Je collecte des images et commence à rêver à un film.


J’ai proposé à Pierre-Louis Gallo, un jeune auteur/arpenteur et Louis Malecek, un ami photographe qui avait lui aussi travaillé sur le festival off, de m’accompagner dans l’écriture et la création de ce film. J’espère que nous arriverons à mobiliser des producteurs autour de ce projet et qu’un film en découlera…

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